Cheval debout

Trouvé dans une tombe en Chine ancienne, ce cheval en argile image principale est inspiré d’une race importée.

Puissance du cheval

Représenté debout, la queue dressée et savamment repliée, ce cheval semble plein de force image principale. La crinière traitée en une ligne continue surmonte une tête vivante, hennissant, les naseaux dilatés, les yeux exorbités, les oreilles dressées. Sa musculature est finement marquée en relief, ainsi que le harnais et le tapis de selle. La stylisation de l’ensemble et l’impression de vie sont propres au style des œuvres de la province du Sichuan où il a été fabriqué.

Moulé puis modelé dans une argile fine, ce cheval a été ensuite cuit à basse température, autour de 800 degrés. Il devait être orné d’une polychromie posée à froid qui ne s’est pas conservée. Remarquable par l’harmonie de ses formes, il présente un mouvement de courbe et contre-courbe particulier à l’art des Han, qui évoque la puissance de l’animal. Cette sculpture représente aussi l’un des animaux caractéristiques de la Route de la soie sous les Han image 3.

Un cheval de rêve

À l’instigation de l’empereur Han Wudi (qui règne de 141 à 87 av. J.-C.), le général Zhang Qian part en 139 av. J.-C. explorer les régions inconnues de l’ouest de la Chine. Après de nombreuses péripéties, il revient en révélant la richesse du commerce existant entre l’Asie centrale et les terres au-delà. L’empereur décide alors de contrôler ces routes de commerce, appelées plus tard Route de la soie. Des produits, des épices s’y échangent mais aussi des animaux, comme le chameau et les chevaux.

En atteignant le Ferghana (actuels Ouzbékistan et Tadjikistan image 4), le général Zhang Qian découvre des chevaux beaucoup plus élégants que les simples chevaux mongols en usage dans l’Empire image 1. Hauts sur pattes et rapides, ils sont au cœur de récits fabuleux qui feront rêver à des chevaux célestes qui courent dans les nuages, aussi rapides que le vent. Par ailleurs, l’armée chinoise évolue et la cavalerie devient plus importante au sein de l’armée impériale. Le cheval est ainsi à la fois l’animal aristocratique qui conduit le char du noble, et celui de la conquête de l’Ouest, qui place la Chine des Han sous le signe de la richesse et du prestige.

Un cheval pour l’au-delà

Placé dans la tombe d’un personnage important de la dynastie Han, ce genre de grande sculpture en terre cuite accompagne le défunt dans l’au-delà. Les grands fonctionnaires, tant civils que militaires, se font ériger des tombes sous tumulus image 1 qui prennent la forme de maisons souterraines décorées. Dans des fosses annexes sont placées des séries de personnages (militaires, civils, femmes de la cour et servantes) mais aussi des objets ou des animaux, tous en terre cuite. On les appelle des mingqi, c’est-à-dire des « objets qui brillent » sur le chemin de l’au-delà.

Le cheval dénote ainsi à la fois une symbolique raffinée, liée à la noblesse et à la conduite de chars, et une fonction militaire : celle de la cavalerie, rappelant aussi la conquête de l’Ouest, qui place la Chine des Han sous le signe de la richesse et du prestige