Le Mont-Saint-Michel

L’histoire du Mont-Saint-Michel image principale commence en 708, quand un sanctuaire en l’honneur de saint Michel est construit sur le Mont-Tombe à l’initiative de l’évêque saint Aubert, à qui l’archange serait apparu. Le duc de Normandie y installe des moines bénédictins en 966. Leur abbaye devient un lieu de pèlerinage majeur, comme Rome, Jérusalem ou Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle réunit également de nombreux manuscrits et devient « Cité des livres ». Entre la France et l’Angleterre, le Mont-Saint-Michel a également été le théâtre de nombreux combats. Souvent détruit, toujours reconstruit, il reste un lieu de visite incontournable pour les amateurs d’art et pour les croyants.

Une architecture entre mer et ciel

Le Mont est un lieu instable, qui a connu tempêtes, séismes, guerres, et donc de nombreuses destructions. Les restaurations, reconstructions, agrandissements, permettent de lire dans un même lieu des architectures différentes image b.
Le premier oratoire est construit en 708, en l’honneur de l’archange saint Michel. Il est servi par un collège de 12 chanoines. À ce moment, le Mont-Tombe devient « Mont-Saint-Michel au péril de la mer », un lieu religieux, d’étude des textes antiques (Aristote, Platon, Cicéron, Virgile, Horace…) et de pèlerinage.
En 966, Richard I^er de Normandie fait édifier Notre-Dame-sous-Terre image c, dans un style carolingien caractérisé par des murs épais et une voûte en berceau. Cette structure massive servira de fondation à l’église romane actuelle image 1. Les arcs sont construits en briques plates, une technique carolingienne.
La période romane est marquée par la construction de l’église abbatiale et de la crypte de l’Aquilon image d.

Cette église, reconstruite comprend une élévation à trois niveaux : grandes arcades, triforium, fenêtres hautes image e. Les deux bas-côtés, assez étroits, en voûtes d’arête, sont surmontés de tribunes.
En 1204, l’église est détruite par les Bretons. Le roi Philippe Auguste finance sa reconstruction. L’église abbatiale est rebâtie en style gothique.
En 1421, le chœur roman de l’église s’écroule. La crypte des Gros-Piliers image f servira de fondation pour sa reconstruction. Celle-ci a lieu à la fin du XV^e siècle, dans un style gothique flamboyant image g, et sept chapelles rayonnantes sont alors ouvertes autour du déambulatoire.
Du fait de ces destructions et reconstructions successives au long du Moyen Âge, le Mont-Saint-Michel donne à voir l’évolution des styles architecturaux du VIII^e siècle à la Renaissance. La façade de l’église date du XVII^e siècle et le clocher image h du XIX^e siècle. Une statue dorée du saint couronne sa flèche et culmine à 157 mètres d’altitude image i. Haute de 2,20 mètres, cette sculpture a été commandée à Emmanuel Frémiet en 1894.

Culte de saint Michel

Saint Michel est le chef des anges, dans la Bible, le juge des âmes et le défenseur de la foi. Pour cette raison, il est représenté en chevalier, avec armure, bouclier, lance ou épée. Il combat et tue le dragon, symbole du diable. Il tient parfois une balance pour peser les âmes puis dirige les défunts vers le paradis ou vers le purgatoire. Le culte à l’archange prend de l’importance dès le IV^e siècle.
Les pèlerins qui se rendent au Mont-Saint-Michel sont appelés des miquelots ou michelets. La route du Mont-Saint-Michel est pour eux «« chemin de Paradis« ». En traversant la baie, ils s’associent au peuple hébreu traversant la mer Rouge.
L’afflux des pèlerins entraîne la création d’auberges et le développement d’un village image j à l’ombre de l’abbaye.

Un petit village

Le Mont-Saint-Michel est un îlot image principale émergeant des grèves dans une large baie. Un lieu de culte celtique, mal connu, a été remplacé par le monastère que nous connaissons dès le VIII^e siècle. Peu à peu, s’est créé un village avec ses rues, ses boutiques, ses habitants. Ils sont aujourd’hui 29, dont 15 religieux.
Pour faciliter l’accès des visiteurs, on a construit en 1878 une digue de deux kilomètres, sur laquelle a été aménagé un tramway en 1899. Les touristes utilisent cette digue jusqu’en 2015, date à laquelle elle est détruite, car celle-ci interrompait le mouvement des marées, les plus fortes d’Europe.
Depuis, la nature a repris ses droits, l’eau circule, entraînant plus loin les bancs de sable qui s’accumulaient. Le Mont-Saint-Michel est redevenu une île à part entière.

Lieu spirituel transformé en prison entre les XV^e et XIX^e siècles, le Mont-Saint-Michel est classé monument historique depuis 1862 et inscrit depuis 1979 au patrimoine mondial de l’Unesco, avec l’îlot de Tombelaine, la baie, les polders et la côte. Ce classement lui assure la meilleure protection dans les domaines naturel, agricole, maritime et architectural.